13 janv. 2012

Traitements locaux du cancer du sein

Tout cancer du sein commence en étant non-invasif puis devient invasif s’il n’est pas traité. Il se développe ensuite jusqu’au stade terminal qui est le stade métastatique.
Cependant si le cancer est repéré à temps avant de s’être généralisé, il est possible de le traiter par thérapies locales, au nombre de deux : la chirurgie et la radiothérapie
Malheureusement, les tumeurs sont alors si petites que les malades ne les remarquent souvent pas.

La chirurgie 
La chirurgie est le traitement le plus courant utilisé pour les femmes atteintes de cancer du sein, on parle de traitement standard. On distingue deux  types de chirurgie: la tumorectomie et la mastectomie totale.

D'une part, si le cancer est relativement petit (moins de 3cm) et qu'il n'y a qu'une tumeur, il est possible d'avoir recours à une chirurgie qui garde le sein en place. C'est la tumorectomie (ou chirurgie conservatrice), elle consiste à enlever la totalité de la tumeur avec un pourtour bien défini de tissu mammaire normal. Pour éviter la récidive, il faut impérativement enlever toutes les cellules cancéreuses, c'est pourquoi la tumorectomie est toujours suivie d'une radiothérapie. En effet, le chirurgien ne retire que ce qu’il voit, et des cellules microscopiques peuvent être présente dans le sein restant après la chirurgie.




D'autre part, la mastectomie totale consiste à enlever la totalité du sein. Ce traitement radical est très traumatisant pour la femme. Auparavant, il était systématique. De nos jours, il est seulement utilisé pour des tumeurs de taille importante ou présentes en grand nombre dans le sein ou encore sur demande de la patiente dans certains cas.
Pour retirer le sein, une incision est faite en dessous et au dessus du mamelon et tous les tissus mammaires, jusqu'à la paroi thoracique sont retirés. 
Une mastectomie totale peut être réalisée si le cancer était très avancé, avec notamment des ganglions atteints.



Cette chirurgie du sein, qu’elle soit conservatrice ou non, s'accompagne généralement du retrait de ganglions lymphatiques sous le bras pour éviter l'infiltration du cancer dans tout le système lymphatique. Dans la pratique, une incision est faite au niveau de l'aisselle et une autre sur le sein.



Un second traitement, la radiothérapie
La radiothérapie est un traitement local très généralement utilisé dans le cas du cancer du sein. Une radiothérapie s'impose toujours après une chirurgie conservatrice (car elle diminue énormément les risques de récidive) et se discute en cas de mastectomie totale. Elle est encore utilisée pour soigner les cancers récidivistes. Dans certains cas, en cas de volumineuse tumeur non opérable, un radiothérapie pré opératoire peut permettre de réduire la taille tumorale avant l'intervention chirurgicale.

  • But et fonctionnement:

La radiothérapie est un système qui détruit les cellules cancéreuses en croissance. Comme il y a beaucoup plus de cellules cancéreuses en croissance que de cellules saines, la radiothérapie détruit plus de tissus cancéreux que de tissus sains. Il s'agit d' irradier les cellules cancéreuses grâce à un rayonnement très énergétique pour détruire leur ADN. Lorsqu'un faisceau de ces radiations pénètre dans les tissus, une partie du rayonnement est absorbée, une autre est déviée de sa trajectoire (diffusion) et la troisième est transmise sans interaction. La dose d'irradiation est d'environ 10gray ( un gray correspond à un joule par kilogramme).

    Accélérateur de particule de radiothérapie


    Dans le cas du cancer du sein, la radiothérapie agit par radiation ionisantes non chargées: les photons X . Ils n'ont ni charge (ils interagissent aléatoirement avec la matière), ni masse (ils se propagent en ligne droite).
    Les photons X sont produits dans des accélérateurs de particules lors de la collision entre un faisceau d'électrons et une plaque de tungstène. Ils sont utilisés dans près de 90% des cas.



    Cette thérapie agit soit en s'attaquant à des petites molécules (comme l'eau contenue dans les cellules) pour créer des substances réactives capables de dégrader l'ADN, soit en cassant l'ADN directement.

    •  L'action des radiations ionisantes dans les tissus se déroule selon 3 phases:

      LA PHASE PHYSIQUE
       C'est une phase de très courte durée, de l'ordre de 10 à 13 secondes. Elle se caractérise par des ionisations et excitations moléculaires.

      LA PHASE PHYSICO-CHIMIQUE:
      Elle dure de quelques secondes à quelques minutes. Les molécules ionisées et excitées lors de la phase précédente réagissent entre elles et avec les molécules voisines. On distingue deux effets possibles:
      L'effet direct consiste à briser directement l'ADN. Cela est relativement rare (20% des cas) et a lieu seulement si le rayon atteint le noyau de la cellule.
      L'effet indirect agit sur l'eau qui entoure l'ADN c'est une hydrolyse. Cela survient le plus souvent (dans 80% des cas). La molécule d'eau, H2O, est cassée par le rayon: elle perd un atome d'hydrogène. Il reste donc une molécule OH· et un atome H· (le petit point traduit la présence d’un électron non apparié) qui ne sont pas chargés mais ne sont pas pour autant stables, ce sont des radicaux libres.
      Les particules d'eau devenues très instables réagissent avec la matière qui entoure l'ADN ce qui l'abime.
      L'ADN finit par se briser à cause des radicaux libres.


       LA PHASE BIOLOGIQUE:
      Que ce soit par effet direct ou indirect, les radiations ionisantes altèrent la structure des molécules et viennent perturber les principales fonctions de la vie cellulaire. Les effets observables sur l'ADN peuvent être une cassure d'un brin ou des 2 brins simultanément, ou encore  une mutation d'un brin ou encore une cassure des deux brins.
      Ces différents effets conduisent à la mort cellulaire, soit directement en cas de dommages trop importants (apotose), soit au moment de la mitose car les cellules touchées peuvent survivre mais sont trop endommagées pour commencer une nouvelle mitose (mort mitotique).
      L'ADN est la cible principale des radiations ionisantes mais la mort cellulaire survient le plus fréquemment par le mécanisme indirect.



      • Point de  vue de la patiente
      La radiothérapie est un ensemble de traitements administrés à l'hôpital, au service de radiothérapie. Les séances ont lieu généralement 5 fois par semaine et se poursuivent pendant 5 à 7 semaines.
      Lors de la première visite, la patiente n'est pas irradiée. La séance est entièrement consacrée à la planification du traitement. Le médecin procède à différents examens (scanner, scintigramme osseux...) visant à déterminer la direction des rayons, la dimension et les doses à administrer ainsi que la position dans laquelle la patiente sera pendant les autres séances. Cette première visite correspond donc à une phase de repérage et dure entre 30 minutes et plus d'une heure; elle nécessite parfois plusieurs séances.
      Le traitement se déroule dans la salle de radiothérapie. Le manipulateur installe la patiente sur la table de traitement selon la position définie lors de la première séance. Une vérification des mesures est ensuite effectuée, c'est le centrage. L'appareil de radiothérapie peut alors démarrer.
      Pendant la durée de la séance, la patiente reste seule mais est en communication avec le manipulateur par un interphone et une caméra vidéo. La séance est indolore et dure une quinzaine de minutes mais l'irradiation ne dépasse pas quelques minutes.
      Après cela, la patiente rentre chez elle.

      • Les effets secondaires d'une radiothérapie
      Comme pour tout traitement contre le cancer, il y a des effets secondaires locaux.
      La radiothérapie cause des brûlures dues aux rayons. En effet, ceux-ci sont ciblés sur la tumeur mais un rayon "entre" en passant par le tissu et "ressort" de l'autre côté de la zone à traiter (c'est la radiothérapie trans-cutanée). Il faut ajouter à cela que la tumeur est attaquée non pas par un mais par plusieurs rayons, les cellules cancéreuses sont donc les zones les plus irradiées puisqu'elles reçoivent simultanément un grand nombre de rayons. Toutefois, la peau étant traversée à différents endroits, elle est brûlée. De même, certains organes environnants peuvent être endommagés car les rayons les brûlent aussi.
      Un autre effet secondaire est que, dans 1% des cas, la radiothérapie provoque un nouveau cancer dû à l'irradiation. Les cellules touchées par les radiations mutent (mais ne meurent pas) et deviennent alors cancéreuses: on parle de cancer radio-induit. Cependant au vu du nombre de vies sauvées par la radiothérapie, les médecins négligent ce risque mais sont tenus d'informer la patiente du risque avant le début de la thérapie.
      Principe de la radiothérapie Trans-Cutanée

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